Comme tu as pu le lire ICI, le désordre provoque dans ton quotidien toutes sortes d’effets négatifs. Pourtant tu continues à tout garder et à acheter plein de nouvelles choses ! Tu te plains constamment du bazar mais tu ne te débarrasses de rien et tu accumules toujours plus. Cela ne te paraît pas totalement incohérent ?
Mais alors, pourquoi s’obstine-t-on à tout conserver ? De quoi avons-nous peur ?
Chacun de nous a ses raisons d’accumuler des possessions et de vivre dans le désordre. L’aspect physique ne représente que la partie émergée de l’iceberg, et les raisons réelles du problème sont souvent bien plus profondes.
Suite à la lecture du livre Simplifiez votre intérieur de Karen Kingston, je te propose ici d’en découvrir un peu plus.
>> Et si tu ne l’as pas déjà fait, je t’invite à lire mon article sur ce livre ICI. <<
1/ Garder “au cas où…”
Le top pour justifier à ton entourage – et à toi-même d’ailleurs ! – que tu gardes tout : “on ne sait jamais, ça pourrait servir”, “au cas où…”, “on en aura peut-être encore besoin…”. Tous ces arguments ne te laissent aucune chance de faire du tri. Tout devient potentiellement utilisable. Mais par qui ? Et dans combien de temps ? Car même si l’objet en question peut encore servir, demande-toi plutôt : est-ce que j’ai vraiment besoin de cet objet ? Combien de fois m’en suis-je servi(e) depuis qu’il m’appartient ?
Ce “au cas où” pointe du doigt ton manque de confiance en l’avenir et ta peur de manquer. Je t’entends déjà dire “oui, mais à chaque fois que je me débarrasse de quelque chose, j’en ai besoin 3 jours après !”. Rassure-toi, je suis bien souvent dans le même cas que toi ! Mais sache, qu’apparemment, ce serait notre esprit qui s’amuserait à nous jouer des tours ! Ta peur de manquer de l’objet dont tu t’es débarrassé.e est telle que ton inconscient est capable de créer lui-même ce besoin quelques jours après ! Tu te sens complètement démuni.e et tu t’en veux de t’en être débarrassé.e. Et ce, même si tu ne t’en étais pas servi.e depuis plusieurs années ! Alors que si tu n’avais jamais possédé cet objet, ton esprit aurait trouvé facilement une autre alternative et tu ne serais pas resté.e bloqué.e.
“Une fois que vous comprenez que vous vous êtes créé vous-même ces besoins, les choses évoluent. Lorsque vous décidez de renoncer à ces objets, soit vous n’en aurez plus jamais besoin, soit, si vous en avez besoin, des choses équivalentes, voire meilleures, vont apparaître dans votre vie au bon moment.”
2/ Ton identité
Ce que tu possèdes te rappelle ton passé : des moments importants de ta vie ou un.e ami.e.
Qui, à l’époque, n’a jamais conservé un billet d’avion pour le mettre dans l’album photos ? Ou une entrée pour un grand parc d’attractions ? Ou encore un diplôme de saut en parapente ? Ce type de souvenirs nous permet de nous remémorer ces bons moments, en se disant “je l’ai fait” ou “j’y étais”. Mais finalement, est-ce vraiment important de conserver l’objet en tant que tel ?
Photo de Wouter de Bruijn, Flickr
Il n’est pas facile non plus de se séparer de cadeaux offerts par des ami.e.s. Tu te dis que ça ne se fait pas. Tu peux même t’en vouloir d’y avoir penser ! Pourtant, les liens que tu as tissés avec ces personnes resteront intacts, même si tu te débarrasses d’un de leurs cadeaux. Au collège, j’avais un ami, avec qui j’avais eu différents délires avec des cochons. Plusieurs années plus tard, cet ami m’a offert une horloge un forme de cochon ! Cela m’a beaucoup fait rire, mais j’avoue que je ne suis pas du tout fan de cochons et l’horloge était vraiment moche ! Résultat : je ne m’en suis jamais servie !!! Mais j’ai eu beaucoup de mal à m’en séparer, juste parce que c’était cet ami qui me l’avait offerte et que ça me rappelait de bons souvenirs avec lui.
3/ Garder pour maintenir ton statut
Nous vivons dans une société dans laquelle la réussite est malheureusement jugée sur nos possessions. Quelqu’un qui a réussi dans sa vie doit avoir une grande maison, une grosse voiture, une belle montre, le dernier smartphone… Tu es rarement jugée par rapport à ce que tu es ou à ce que tu fais, mais bien plus souvent et rapidement par rapport à ce que tu as. Certains sont même prêts à s’endetter sur plusieurs années pour pouvoir “s’offrir” le luxe d’avoir la nouvelle télé high-tech dernier cri ! Sommes-nous plus heureux avec tout ça ? L’«avoir» est-il vraiment plus important que l’«être» ?
Il y a quelques années, à l’époque du début des mp3, j’ai eu la chance d’aller au Sénégal pour effectuer un stage. Tous les jeunes se baladaient fièrement, les écouteurs vissés sur les oreilles. Curieuse, j’ai demandé à plusieurs reprises à écouter le son qu’ils aimaient. Gênée, la plupart d’entre eux m’a avoué qu’il n’y n’avait pas de piles dans leur mp3 ! Mais tous gardaient fièrement leurs écouteurs… pour sauver les apparences. Est-ce vraiment ça, le progrès ???
4/ Ta sécurité
“La publicité moderne est conçue volontairement pour jouer sur notre insécurité. « Si vous n’avez pas ceci, c’est que vous êtes un être humain inférieur » est le message subliminal constant que nous recevons.”
A partir du moment où tu commences à prendre un minimum de recul, tu te rends vite compte que nous sommes constamment poussé.e.s à la consommation – et donc à l’achat – d’objets qui nous sont généralement inutiles. La publicité est omniprésente : dans ta boîte aux lettres, si tu n’as pas appliqué le petit sticker “stop pub”, dans ta boîte mails, sur ton téléphone, à la radio, à la télé, dans la rue, dans les transports en commun, sur tes vêtements, dans les rayons du supermarché, PAR-TOUT ! On est cerné !!!
Tout est fait pour que tu consommes sans réfléchir ! Et forcément, plus tu consommes, plus tu as du bordel chez toi, plus tu es encombré.e.
L’obsolescence programmée et l’avancée fulgurante des nouvelles technologies participent aussi grandement au fait que tu sois toujours en train d’acheter : soit pour remplacer un objet qui a rendu l’âme plus tôt que prévu, soit pour avoir le dernier modèle qui vient de sortir et qui te permettra de maintenir ton statut.
Te sens-tu vraiment plus en sécurité et plus heureux.se avec toutes ces possessions ?
5/ Le matérialisme
“L’ego […] a besoin de posséder et de contrôler les choses. Mais ce désir n’est pas un réel besoin, et votre bonheur ne dépend pas de vos biens. Ils peuvent vous aider dans votre voyage, mais ils ne sont pas le voyage.”
Nous vivons dans une société de consommation, même de surconsommation.
Acheter n’a jamais été aussi facile. Tu peux acheter tout ce que tu veux grâce à Internet. Quelque soit l’endroit où se trouve l’objet sur la planète, tu peux le recevoir quelques jours plus tard dans ta boîte aux lettres. Nous sommes maintenant habitué.e.s à avoir tout ce que nous souhaitons, à disposition, là tout-de-suite. Nous ne sommes jamais rassasié.e.s. Comme des enfants le jour de Noël, nous en voulons toujours plus ! Et comme à Noël, une partie de nos nouvelles acquisitions sont vite oubliées et délaissées, voire totalement inutilisées. Je pense ici en particulier à certaines demoiselles qui dévalisent les magasins pendant les soldes et qui se retrouvent avec des vêtements jamais portés, voire même encore emballés, plusieurs mois après l’achat. Le simple fait d’acheter et de posséder leur suffit. Mais à quoi bon ? Juste pour remplir le placard ?
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6/ Ton héritage
Si tu es bordélique, il y a de fortes chances pour que tes parents le soient aussi, et peut-être même tes grands-parents car “ces caractères traversent les générations”.
Je n’avais jamais pensé que le désordre pouvait se transmettre. Mais en lisant ce passage du livre, cela m’a sauté aux yeux. Dans ma famille, on garde tout ! Ben oui, “ça peut toujours servir” ! Le grenier étant grand, on entasse, on entasse, on entasse ! J’avais il y a encore quelques années, des cartons remplis de tous mes cahiers de maternelle et primaire ainsi que tous mes cours de collège et lycée. Je dis bien TOUS ! Quel plaisir de tout balancer !!! Et quel gain de place !
“Garder les choses « au cas où » fait partie de l’état psychologique des personnes démunies et cette mentalité se transmet généralement de parent à enfant.”
Pour ma part, je n’ai jamais ressenti de manque. En revanche, mes grands-parents ayant vécu la Seconde Guerre mondiale, ils ont toujours eu la peur de manquer, la crainte de ne pas avoir assez pour survivre. Et malheureusement, ils ont transmis leurs inquiétudes à leurs enfants. Lorsque je vois toutes les conséquences négatives que provoque au quotidien le désordre ICI, je ne souhaite vraiment pas transmettre ça à mes enfants. Voici donc ma “chance de nettoyer la lignée familiale pour toutes les générations futures”. Et oui, rien que ça !
7/ En avoir toujours plus
“Les experts du marketing ne font que créer des besoins nouveaux pour vendre leurs produits.”
Là encore, la publicité joue un rôle prépondérant dans notre comportement face à l’achat. “Les gros pontes de la publicité nous ont lavé le cerveau jusqu’à ce que nous croyions avoir besoin” de tous ces produits. Et nous pensons réellement que ceux-ci nous sont indispensables et que nous ne pouvons pas faire autrement que de se les procurer. L’auteur donne ici l’exemple de couteaux de cuisine. En occident, nous en avons de toute sorte, chacun ayant une utilité bien précise. A Bali, chaque famille n’a qu’un seul couteau, qui sert à tout ! La simplicité permet souvent de gagner en temps et en efficacité !
8/ Garder par avarice
La volonté d’user les objets jusqu’à ce qu’ils soient totalement inutilisables, de les rentabiliser au maximum, peut aussi t’empêcher de te débarrasser de certains d’entre eux. On rejoint ici l’idée que “ça pourrait encore servir !” Mais si tu les stockes en attendant qu’ils soient usés, sans les utiliser, ils ne feront que t’encombrer et prendre la poussière ! Autant les donner ou les vendre à quelqu’un qui en aura vraiment l’utilité, non ?
9/ Un bouclier émotionnel
Le désordre chez toi occupe ton espace, mais aussi ton temps. Pour certaines personnes, c’est une façon de ne pas avoir de place et de temps libres, afin de ne pas avoir à faire face à certaines angoisses.
“Généralement, c’est la solitude, la peur de l’intimité ou une autre émotion enfouie, et il paraît plus simple de la recouvrir avec du désordre plutôt que de lui faire face.”
Pour terminer
Si comme moi, il t’arrive souvent de dire que c’est le bazar parce que tu n’as pas le temps de ranger, saches que cet argument n’est tout simplement pas recevable !
“Si vous trouvez le temps d’acquérir ce désordre – ce que les gens font très facilement -, vous pouvez aussi trouver le temps pour vous en débarrasser. Ces défenses sont des tentatives pour évacuer le problème sans avoir à regarder les raisons psychologiques de cette accumulation.”
J’avoue que, vu comme ça, cela semble tout-à-fait logique ! Et puis, quand tu sais, qu’en moyenne, les Français ont passé, en 2017, plus de 3h30 par jour devant la télé, tu te dis qu’il y a peut-être moyen de faire un effort pour s’organiser et ranger un peu !!!
Et toi, est-ce que tu arrives à analyser pourquoi ton intérieur est encombré ? As-tu identifié d’autres raisons ? Raconte-moi tout, ça m’intéresse !
Une chose est sûre d’après moi, on ne peut pas progresser sur la question du désordre si on n’arrive pas à identifier son origine. Soigner les symptômes ne suffit pas, il faut comprendre l’origine du désordre pour mieux en venir à bout !
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Bravo!
Très intéressant et complet. Ce que tu dis ici demande à chacun d’avoir le courage de regarder en face un problème qui est parfois plus profond.
Je suis d’accord avec toi, le désordre a des causes profondes et des conséquences qui sont, à mon avis très profondes également puisqu’il t’empêche d’évoluer.
J’attends le suivant
Bonjour Daniel et merci pour ton commentaire !
Il y a effectivement deux paramètres à prendre en compte. D’abord avoir l’envie et la force d’affronter ces causes plus profondes. Ensuite, prendre le temps d’avoir le recul nécessaire. Prendre conscience de tout ce que le désordre provoque dans nos vies ne peut que nous motiver et nous aider à nous concentrer sur ces causes profondes. Si je veux me libérer de ce désordre et que ma vie accueille de nouvelles choses positives, je dois m’y mettre !
Bonne journée à toi 😉
Julie