Tu l’auras sûrement remarqué dans mes précédents articles, je te demande souvent si tu as réellement besoin de tous les objets dont tu disposes. Mais aussi as-tu réellement besoin d’acheter de nouveaux articles ?
Nous sommes dans une société de surconsommation, où nous sommes toujours plus incités à dépenser, pour acheter, et au final s’encombrer !
Mais alors, comment faire pour savoir si ton besoin ressenti représente vraiment une nécessité ?
Je te présente ici la méthode BISOU. Non, non, je ne te dis pas d’embrasser ta carte bleue ! La méthode BISOU est un moyen mnémotechnique de te rappeler cinq questions à te poser avant tout achat. Grâce à cet acronyme, tu pourras y voir plus clair et reprendre le pouvoir sur ton porte-monnaie en évitant les achats compulsifs inutiles. Explications !
BISOU comme Besoin – Immédiat – Semblable – Origine – Utile
B pour Besoin
Première question à te poser avant tout achat : à quel besoin répond cette pulsion d’achat ? Et ne me réponds pas “Mais, elles sont trop belles ces chaussures, je les veux !”, alors que tu as déjà 53 paires dans ton placard !
Je ne te parle pas ici de l’utilité de l’achat, mais du besoin profond auquel il répond.
Je suis sûre que tu as déjà remarqué que dans les moments de tristesse par exemple, certaines personnes aiment se faire plaisir, histoire de se remonter le moral. La raison d’achat n’est donc pas l’utilité première de l’article, mais le besoin d’estime de soi, de réconfort, de sécurité ou d’appartenance que l’achat va combler (avec plus ou moins de réussite). La pyramide de Maslow t’aidera à y voir plus clair parmi ces besoins profonds, classés par ordre d’importance.
I pour Immédiat
Deuxième question : est-ce que je peux patienter quelques jours avant d’acheter ? Est-ce que mon achat est vraiment urgent ?
Le Black Friday est l’illustration parfaite de cet aspect « immédiat » ! Tu es incité·e à acheter rapidement. Plus tu achètes vite, moins tu réfléchis. Il faut vite que tu achètes car, franchement, ce truc vaut le coût à ce prix-là. Et demain, la super promo sera finie ! Pas le temps de réfléchir que tu dégaines déjà ta carte bleue.
Sauf que bien souvent, quand tu reçois le truc en question quelques jours ou quelques semaines plus tard, tu te rends compte que tu avais carrément oublié que tu l’avais commandé ! Et le truc t’encombre…
Bref, prends ton temps avant d’acheter ! Un achat réalisé dans l’euphorie du moment ou dans la précipitation n’est pas un achat réfléchi. Pour déjouer tes pulsions d’achat, respire un grand coup ! Puis laisse-toi un délai de réflexion. Patiente une à deux semaines avant de décider de passer (ou non !) à l’acte d’achat.
Bon, par contre, si ton robinet a rendu l’âme et que ça fuit partout dans ta salle de bains, là, tu n’es pas obligée d’attendre 15 jours pour te décider ! Ici, il y a urgence, et l’achat doit bien être réalisé immédiatement !!!
S pour semblable
Troisième question : Est-ce que je n’ai pas déjà un objet qui pourrait avoir la même utilité ? Est-ce qu’un article similaire dont je dispose déjà ne pourrait pas combler mon besoin ?
Nos maisons sont remplies d’objets en tout genre et de gadgets, censés nous faciliter la vie. Malheureusement tous ces objets nous envahissent et finissent par nous encombrer, sans que l’on en ait forcément l’utilité. Alors, avant d’en acheter encore plus, vérifie ce que tu as déjà en ta possession et qui pourrait te permettre d’éviter de t’encombrer davantage.
Prenons l’exemple des couteaux. Combien de couteaux de cuisine as-tu chez toi ? Tu as sans doute un couteau d’office, un couteau universel, un couteau chef, un couteau japonais, un couteau à pain, un couteau à désosser… en céramique, en acier, en inox… Est-ce que tu les utilises tous ? Te sont-ils vraiment tous utiles ? Si tu n’es pas cuisinier, il est fort probable que tu as tes 2 ou 3 couteaux préférés et que tu délaisses les autres. Dans certains pays, chaque personne dispose d’un seul couteau. Un bon couteau qui coupe très bien et qui est utilisé pour tout !
Et si tu penses ne rien avoir qui pourrait avoir la même utilité, n’existe-il pas une alternative à l’achat ? Emprunt, location ou don sont autant de possibilités qu’il est bon d’étudier avant de passer à l’achat.
O pour Origine
Quatrième question : Quelle est l’origine de ce produit ?
Ici, tu t’intéresses au produit en lui-même, mais aussi à la marque. Est-ce une marque éthique et responsable ? Comment l’article a-t-il été fabriqué ? Par qui ? Dans quel pays ? Dans quelles conditions de travail et environnementales ? Quels ingrédients, matières ou composants ? Est-ce un produit équitable, bio, local ? Est-il durable ? Est-il suremballé ?
N’as-tu pas déjà entendu “Consommer, c’est voter” ? Lorsque tu achètes un produit, tu cautionnes sa fabrication. Sortir sa carte bleue pour acheter tel produit plus responsable ou plus écolo plutôt que tel autre est une forme d’engagement politique. C’est le vote des consommateurs par leurs achats d’aujourd’hui, qui définit les produits qui nous seront proposés demain.
Prends l’exemple de Nutella. A l’heure où l’huile de palme est décriée, Nutella a sorti une publicité spécifiant que oui, il y a de l’huile de palme dans leur pâte à tartiner, mais qu’elle est issue de forêts durables.
Il en est de même pour certains shampoings. Les pubs accentuent maintenant de plus en plus sur le fait qu’ils contiennent peu d’ingrédients et qu’ils sont plus “naturels”.
Même si les arguments sont souvent uniquement marketing, les choses évoluent car de plus en plus de consommateurs s’interrogent sur les produits qu’ils achètent et changent leurs habitudes de consommation.
« Acheter en conscience aide à faire évoluer le système social dans un sens ou dans un autre. »
Pierre Rabhi
U pour utile
Dernière question : Est-ce que cet article va m’être utile ?
Est-ce que je serai heureux·se de l’utiliser au quotidien ? Est-ce qu’il va me faciliter la vie ? Ou est-ce que je peux m’en passer ? Comment je faisais jusqu’à présent ?
As-tu remarqué que lorsque tu n’as pas quelque chose, tu es capable de te creuser la tête pour trouver comment faire autrement ? Mais si on te met sous le nez une solution toute faite, payante, qui va potentiellement t’encombrer, c’est comme si tu perdais tous tes neurones ! Et tu conclues que te disant que l’achat est l’unique solution.
Je te donne un exemple : les déguisements ! Je me souviens qu’à mon époque (eh oui, je ne suis plus toute jeune !), on fabriquait nous-mêmes nos déguisements. Et on se creusait la tête pendants des jours et des jours pour réunir tous les accessoires/tissus dont on aurait besoin. Aujourd’hui, qui crée encore ses costumes ? Cela ne nous effleure même plus l’esprit ! On va sur internet et on commande un déguisement tout fait. Certes, il sera sans doute plus ressemblant. Mais il aura moins d’âme et de personnalité.
BISOU, la méthode créée en Licornie
Tu t’en doutes, ce n’est pas moi qui ai inventé cette méthode BISOU.
Ce sont Marie Duboin Lefèvre et Herveline Verdeken qui l’ont élaborée lors de la rédaction de leur livre “J’arrête de surconsommer”, sorti en 2017. Elles ont d’ailleurs sorti un deuxième bouquin en 2020, intitulé « L’abus de consommation responsable rend heureux, la Méthode BISOU ».
A la base, elles avaient chacune un blog :
- Marie : la Salade à tout
- Herveline : Sortez vos conapts !
Lorsqu’elles se rencontrent, elles créent ensemble un groupe Facebook appelé Gestion budgétaire, entraide et minimalisme (GBEM) où les licornes sont reines ! Ce groupe a rapidement trouvé ces adeptes et fédéré toute une communauté. Aujourd’hui, le mouvement des licornes compte plus de 180 000 membres !
Si tu veux en apprendre un plus, voici une conférence TEDx à laquelle Marie et Herveline sont intervenues.
BISOU essentiel
On récapitule :
B – Besoin profond
I – Immédiat
S – Semblable
O – Origine
U – Utile
Les objectifs de la méthode BISOU sont de :
- te faire prendre conscience de tes comportements d’achat ;
- t’aider à discerner tes besoins réels de tes envies ;
- te faire faire des économies en te faisant revenir à l’essentiel ;
- te permettre d’acheter en conscience ;
- limiter ton impact sur l’environnement, en arrêtant de surconsommer ;
- bref, te faire devenir un consomm’acteur responsable !
Tous les achats que nous faisons sont chers. Pas forcément par rapport à leur prix de vente, mais plutôt gourmand en ressources, en énergie. Ils nous coûtent de l’argent, mais aussi du temps : pour l’acte d’achat en lui-même, mais aussi pour l’entretien, le stockage, les réparations… Ils nous coûtent aussi de l’espace. Tout ce que nous achetons envahit notre maison et réduit notre espace de vie.
Alors, prêt·e à appliquer la méthode BISOU ? Ou peut-être es-tu déjà un·e adepte ? Partage ton expérience dans les commentaires, ci-dessous. 🔽🔽🔽
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A demain, pour un nouvel article.